Lorsqu’on s’apprêtait à s’enfermer chez soi en raison de la COVID, ma première réaction ne fut pas de courir acheter du papier de toilette ou du cannage en quantité industrielle, mais de remplir deux boîtes de provisions de laine pour pouvoir travailler sur des projets, pendant le confinement.
Heureusement, mon studio est resté ouvert et il est devenu, plus que jamais, un refuge. Jusque là, le temps avait toujours été rare et précieux, mais soudain, il n’y avait plus aucun rendez-vous, plus aucune activité, et l’on disposait d’un excédent de temps.
Pour la première fois, je me suis donnée la permission de faire des projets sans aucune autre raison que le temps disponible. Aucune échéance de présentation, aucun argumentaire à écrire, aucune date de livraison, uniquement le temps d’explorer pendant que le monde autour de moi s’arrêtait de fonctionner «normalement».
Il a fallu une crise globale pour que je me permette de respirer profondément, lentement et aussi de prendre le temps d’explorer des techniques longues et minutieuses et de trouver refuge dans l’acte répétitif.
Pendant des heures, des jours, des semaines, respirer le même souffle créatif. Trouver le calme dans la répétition. Cette même répétition qui, d’ordinaire, m’aurait ennuyée aux larmes, ou même frustrée. Mais la situation n’était pas ordinaire et le fait de savoir ce que j’avais à faire, encore et encore, m’a rassurée et m’a motivée pour persévérer.
Ma pièce CORALIS a vu le jour à la mi-Avril 2020. L’influence du moment est visuellement présente, l’intention inconsciente.


