Au début de la pandémie, j’ai fait des efforts pour garder une certaine normalité. Bien que l’acceptation de l’inconnu soit un travail quotidien, cela fait maintenant partie de ma vie.
En temps normal, ma pratique artistique consiste à créer des œuvres textiles. Avec du fil de fer soudé et du tissu synthétique, je fais des pièces pour fenêtres, des installations et des œuvres sculpturales avec éclairage intégré.
Le confinement initial et les mois d’isolement ont renforcé mes préoccupations environnementales. TOWERS résulte d’une ferme décision d’éviter l’utilisation de matériaux neufs. Je me suis mise à travailler avec des matières et objets de mon milieu de vie. Ainsi commença une recherche créative avec les rebuts de plastique. Au début, il s’agissait de réparations. Je faisais des sutures sur les surfaces abîmées. Peut-être était-ce un désir de réparer tous les problèmes de notre société, un point à la fois. Petit à petit, mon engagement dans le processus a pris du sens. J’y vis la guerre contre l’excès de la consommation et notre peur du virus, cette menace qui nous cause tant d’anxiété. Les broderies sur le plastique en deviennent des symboles, comme des micro-organismes en croissance. TOWERS pourrait aussi s’appeler «J’ai un trou dedans mon seau». Cette chanson n’est-elle pas une longue liste d’excuses pour ne pas régler un problème?




